Friday, January 14, 2011

JUAYUA, El Salvador - journée 30 millions d'Amis

Notre pote Balthazar attire l'attention de la troupe de Miss beaucoup plus que la vieille blasée. il faut dire que le beau gosse est star de la télévision au Salvador, il anime sur une chaîne popu une émission quotidienne culturelle pour les jeunes. S'en suit une interminable séance de photos avec la moitié des gens autour de nous, des propriétaires terriens qui portent RayBan, grosses montres suisses et bottes en crocodile, des jeûnes hilares aux t-shirts bariolés, et chacun qui peut s'incruster. 
Le soir nous nous asseyons sous les frondaisons d'un immense arbre, dont personne n'a pu me dire comment il s'appelait, pour assister au palenque, le traditionnel combat de coq. Le spectacle est impressionnant pour qui ne connait pas les subtilités de ce jeu cruel. Mais au fur et à mesure le néophyte se laisse séduire par l'ambiance crépitante où les hommes crient hurlent et gesticulent pour encourager ou commander leurs bêtes sur lesquels ils ont souvent parié de fortes sommes.
Sur les ergots des belles bestioles on accroche une lame de rasoir qui servira à blesser plus rapidement l'opposant. Il y a du sang et des plumes qui volent mais plus la soirée s'allonge plus la qualité des combats devient impressionnante. Souvent pas plus de deux minutes sont nécessaires à un champion pour assommer son rival.
Dans le public il y a des personnages sortis de romans de Garcia Marquez, une magnifique jeune femme à la peau caramel au visage noble et sérieux, un vieux monsieur à la fine moustache et au regard aussi concentré que courroucé qui pourrait être le héros d'un film de Scorcese et puis notre voisin, un gros type dont le visage est orné de cicatrices mais gentil comme un nounours : un éleveur de coq de combat qui en possède plusieurs centaines. Certains sont importés des USA où ils s'achètent 350$, une fortune pour ici. 

Le lendemain je pars pour San Salvador avec Baltha et Seth. La ville est garnie de shopping malls avec toutes les cochonneries gringa genre fast food et marchand de baskets. Nous irons au studio de télévision l'après midi applaudir les performances de notre ami tout en se gelant dans l'air conditionné, puis le soir après quelques verres au même shopping mall qui est le lieu banché nocturne où se retrouve la jeunesse (comme à Porto Rico et autre pays gringoisé à la classe moyenne grimpante) nous filerons pressé par les potes de Baltha dans un strip bar, une expérience beaucoup moins tipica que la veille…

Le Salvador a vraiment été un coup de coeur, certes j'ai rencontré les bonnes personnes mais là bas les gens sont accueillants, chaleureux, marrants et le pays est magnifique. Il faudra revenir !

Thursday, January 13, 2011

JUAYUA, El Salvador - Fiesta !


Mec ce soir on va s'éclater car c'est la grosse fête ! sourit Steven en rentrant dans la salle de bain que je viens de quitter. Vers 19h je me noie dans la foule venue goûter au spécialité gastronomique toute plus ou moins à base de viande grillée. Par chance j'arrive à retrouver Seth malgré mon retard sur l'heure du rendez-vous dù à l'attente de deux pupusas, ces merveilleuses galettes de maïs farcies au fromage que les salavdoriens dévorent matin midi et soir recouvert d'une salade de chou blanc, nappé de sauce tomate épicée.

En face de l'église dont l'éclairage annonce l'arrivée de John Travolta en talon compensé pour une de ces pirouettes disco dont il a le secret, deux jeunes filles se font tirer le portrait. Je propose au gars qui les accompagne de les prendre tous les trois en photo mais le type préfère nous mettre dans les bras de ses amis pour une photo souvenir. 

Deux heures plus tard je gesticule et tente de ne pas écraser les pieds de ma partenaire au son du Grupo Melhao, un orchestre de salsa au gros son efficace genre implacable machine à danser où les 5 chanteurs roulent du bassin comme les Temptations en leur temps.
Suivront San Salsavador un bon groupe local puis Tony Vega un vétéran de la salsa chef de file du son romantico de Miami. Nos amis salvadoriens chantent les paroles avec entrain entre deux gorgées de bière. Je m'enfile des frozen margaritas à 1$ pièce. Tout le monde est ivre mort mais l'ambiance est bon enfant. Parfois les gens m'attrapent pour prendre une photo avec eux, il faut dire que les touristes sont rares.
Nous perdons notre trio de danseurs locaux au profit de Steven et sa bande de potes qui semblent sortis d'une publicité pour un gel de cheveux. Dedans il y Balthazar un blond frisé dont la famille juive espagnol a du immigrer au début du XXème siècle.
Le lendemain après quatre heures de sommeil bancals notre bande se dirige vers l'attraction du jour, un rodéo qui a lieu sur les hauteurs du village.

Des familles assises sur des gradins faits de simples planches de bois regardent une petite arène où un chanteur à la voix féminine déguisé en cow boy mime l'acte sexuel dans une parodie toute droite sortie de la Cage aux Folles. Autour des barres de protection se pressent quelques centaines de personnes debout, dont nous, au travers desquels louvoient des vendeurs ambulant portant d'un unique bras tendu un cageot garni de bières fraîches.
Le spectacle est d'ailleurs sponsorisé par la marque de bière locale, ce que nous rappelle inlassablement le commentateur qui fait rouler les R et dont le micro est plein de réverbération. Sur l'unique scène une brochette de Miss à peine sortie de l'adolescence regarde le spectacle d'un oeil morne et parfois salue d'un rapide mouvement de main un fan noyé dans la masse bruyante du public.
Une heure plus tard nous assistons au deuxième rodéo avec certains participants qui ont pris l'option armure en mousse et casque de football américain. Une panoplie qu'aurait du adopter un toréador téméraire qui s'est bel et bien fait envoyer valdinguer dans les airs de quelques loopings. Le public avait les boules quand le type s'est fait embarquer sur une civière mais le commentateur nous a envoyé une grosse chanteuse de ranchera très engagée qui a harangué les femmes en disant : Mesdames, vos maris c'est comme les voitures il faut en changer tous les 5 ans !