Mec ce soir on va s'éclater car c'est la grosse fête ! sourit Steven en rentrant dans la salle de bain que je viens de quitter. Vers 19h je me noie dans la foule venue goûter au spécialité gastronomique toute plus ou moins à base de viande grillée. Par chance j'arrive à retrouver Seth malgré mon retard sur l'heure du rendez-vous dù à l'attente de deux pupusas, ces merveilleuses galettes de maïs farcies au fromage que les salavdoriens dévorent matin midi et soir recouvert d'une salade de chou blanc, nappé de sauce tomate épicée.
En face de l'église dont l'éclairage annonce l'arrivée de John Travolta en talon compensé pour une de ces pirouettes disco dont il a le secret, deux jeunes filles se font tirer le portrait. Je propose au gars qui les accompagne de les prendre tous les trois en photo mais le type préfère nous mettre dans les bras de ses amis pour une photo souvenir.
Deux heures plus tard je gesticule et tente de ne pas écraser les pieds de ma partenaire au son du Grupo Melhao, un orchestre de salsa au gros son efficace genre implacable machine à danser où les 5 chanteurs roulent du bassin comme les Temptations en leur temps.
Suivront San Salsavador un bon groupe local puis Tony Vega un vétéran de la salsa chef de file du son romantico de Miami. Nos amis salvadoriens chantent les paroles avec entrain entre deux gorgées de bière. Je m'enfile des frozen margaritas à 1$ pièce. Tout le monde est ivre mort mais l'ambiance est bon enfant. Parfois les gens m'attrapent pour prendre une photo avec eux, il faut dire que les touristes sont rares.
Nous perdons notre trio de danseurs locaux au profit de Steven et sa bande de potes qui semblent sortis d'une publicité pour un gel de cheveux. Dedans il y Balthazar un blond frisé dont la famille juive espagnol a du immigrer au début du XXème siècle.
Le lendemain après quatre heures de sommeil bancals notre bande se dirige vers l'attraction du jour, un rodéo qui a lieu sur les hauteurs du village.
Des familles assises sur des gradins faits de simples planches de bois regardent une petite arène où un chanteur à la voix féminine déguisé en cow boy mime l'acte sexuel dans une parodie toute droite sortie de la Cage aux Folles. Autour des barres de protection se pressent quelques centaines de personnes debout, dont nous, au travers desquels louvoient des vendeurs ambulant portant d'un unique bras tendu un cageot garni de bières fraîches.
Le spectacle est d'ailleurs sponsorisé par la marque de bière locale, ce que nous rappelle inlassablement le commentateur qui fait rouler les R et dont le micro est plein de réverbération. Sur l'unique scène une brochette de Miss à peine sortie de l'adolescence regarde le spectacle d'un oeil morne et parfois salue d'un rapide mouvement de main un fan noyé dans la masse bruyante du public.
Une heure plus tard nous assistons au deuxième rodéo avec certains participants qui ont pris l'option armure en mousse et casque de football américain. Une panoplie qu'aurait du adopter un toréador téméraire qui s'est bel et bien fait envoyer valdinguer dans les airs de quelques loopings. Le public avait les boules quand le type s'est fait embarquer sur une civière mais le commentateur nous a envoyé une grosse chanteuse de ranchera très engagée qui a harangué les femmes en disant : Mesdames, vos maris c'est comme les voitures il faut en changer tous les 5 ans !





