Sunday, December 26, 2010

NOEL à Livingston, Guatemala


Aujourd'hui c'est Noël et toutes la ville est en fête. Noël au Guatemala c'est surtout une fête populaire qui a moins une connotation familiale qu'en Europe. Les gens sortent dans la rue et s'enivrent jusqu'à 6h du matin. Chaque boutique pour l'occasion propose un éventail de pétard et autres feux d'artifice, une ambiance de guerre dont les soldats sont tous les gamins qui s'en donnent à coeur joie.
Plus haut dans le village il y a aussi une fête foraine où on peut gagner toutes sorte de cochonnerie en plastique et où chaque êchope rivalise de décibels pour attirer les badauds. A noter que la tradition latine exige que le son soit saturé sinon c'est pas bien, c'est comme les poils faut que ça dépasse.
Plus tard dans la nuit tout le monde dérive vers les discotecas et autres lieux de musique. Là aux alentours de 4h du matin au son d'une musique hypnotique, mélange cumbia et transe africaine (proche du son des Konono n°1 et d'un esprit techno), hommes et femmes se rapprochent pour danser ensemble bassin contre bassin mimant parfaitement ce qu'il fantasme de faire plus tard. L'homme donne des petits coup de reins et la femme tend les fesses. Le plus drôle est que toute la piste de danse regarde dans la même direction. L'animalité est à son comble.

Livingston - Guatemala


Echappé de Punta Gorda, la très glauque ville du sud Belize, quelques 40mn auparavant, j'arrive à Livingston assis dans une longue barque qui fend les flots avec son hors bord de 200 chevaux à plein gaz.
Livingston est un gros village situé sur la côte Caraïbes du Guatemala dont la particularité est de ne pas avoir de routes extérieures, seule la mer permet les échanges et le transport. C'est aussi un de fiefs de la culture Garifuna, ces africains qui ont échappés à l'esclavage deux siècles auparavant et qui se sont battus au coté des anglais contre les français. Avec une culture très proche de leurs cousins rastafarien jamaïcains, les Garifunas se sont implantés sur les côtes du Belize, Guatemala et Honduras principalement.
L'hotel que je dégote est absolument incroyable. Imaginez une série de petites maisons dont le style oscille entre Walt Disney, l'Inde et l'Afrique du Nord, trois petits châteaux entourés par un grand bâtiment ornés de coquillages et damé de gros pavés colorés, le tout dans un état abandonné. Bienvenue à African Place Hotel où ma chambre ne coute que 40 Quetzal la nuit soi 4€.
Au milieu de la cour déglinguée dans l'immense patio où trottinent quelques poules déplumés, la famille qui gère l'établissement ne vous prête guère d'attention occupée à éplucher des carottes en matant la télévision, posée sur la table et ouverte à longueur de journée. Le patron ressemble à un garagiste mexicain avec son t-shirt qui a du être blanc au siècle dernier.
C'est probablement la salle de bain qui m'a décidé. J'ai eu du mal à résister à ce maelström de couleurs: le vermillon de la moquette des chiottes et le carrelage de la douche ambiance bukkake ont fini de me conquérir.