Friday, January 14, 2011

JUAYUA, El Salvador - journée 30 millions d'Amis

Notre pote Balthazar attire l'attention de la troupe de Miss beaucoup plus que la vieille blasée. il faut dire que le beau gosse est star de la télévision au Salvador, il anime sur une chaîne popu une émission quotidienne culturelle pour les jeunes. S'en suit une interminable séance de photos avec la moitié des gens autour de nous, des propriétaires terriens qui portent RayBan, grosses montres suisses et bottes en crocodile, des jeûnes hilares aux t-shirts bariolés, et chacun qui peut s'incruster. 
Le soir nous nous asseyons sous les frondaisons d'un immense arbre, dont personne n'a pu me dire comment il s'appelait, pour assister au palenque, le traditionnel combat de coq. Le spectacle est impressionnant pour qui ne connait pas les subtilités de ce jeu cruel. Mais au fur et à mesure le néophyte se laisse séduire par l'ambiance crépitante où les hommes crient hurlent et gesticulent pour encourager ou commander leurs bêtes sur lesquels ils ont souvent parié de fortes sommes.
Sur les ergots des belles bestioles on accroche une lame de rasoir qui servira à blesser plus rapidement l'opposant. Il y a du sang et des plumes qui volent mais plus la soirée s'allonge plus la qualité des combats devient impressionnante. Souvent pas plus de deux minutes sont nécessaires à un champion pour assommer son rival.
Dans le public il y a des personnages sortis de romans de Garcia Marquez, une magnifique jeune femme à la peau caramel au visage noble et sérieux, un vieux monsieur à la fine moustache et au regard aussi concentré que courroucé qui pourrait être le héros d'un film de Scorcese et puis notre voisin, un gros type dont le visage est orné de cicatrices mais gentil comme un nounours : un éleveur de coq de combat qui en possède plusieurs centaines. Certains sont importés des USA où ils s'achètent 350$, une fortune pour ici. 

Le lendemain je pars pour San Salvador avec Baltha et Seth. La ville est garnie de shopping malls avec toutes les cochonneries gringa genre fast food et marchand de baskets. Nous irons au studio de télévision l'après midi applaudir les performances de notre ami tout en se gelant dans l'air conditionné, puis le soir après quelques verres au même shopping mall qui est le lieu banché nocturne où se retrouve la jeunesse (comme à Porto Rico et autre pays gringoisé à la classe moyenne grimpante) nous filerons pressé par les potes de Baltha dans un strip bar, une expérience beaucoup moins tipica que la veille…

Le Salvador a vraiment été un coup de coeur, certes j'ai rencontré les bonnes personnes mais là bas les gens sont accueillants, chaleureux, marrants et le pays est magnifique. Il faudra revenir !

Thursday, January 13, 2011

JUAYUA, El Salvador - Fiesta !


Mec ce soir on va s'éclater car c'est la grosse fête ! sourit Steven en rentrant dans la salle de bain que je viens de quitter. Vers 19h je me noie dans la foule venue goûter au spécialité gastronomique toute plus ou moins à base de viande grillée. Par chance j'arrive à retrouver Seth malgré mon retard sur l'heure du rendez-vous dù à l'attente de deux pupusas, ces merveilleuses galettes de maïs farcies au fromage que les salavdoriens dévorent matin midi et soir recouvert d'une salade de chou blanc, nappé de sauce tomate épicée.

En face de l'église dont l'éclairage annonce l'arrivée de John Travolta en talon compensé pour une de ces pirouettes disco dont il a le secret, deux jeunes filles se font tirer le portrait. Je propose au gars qui les accompagne de les prendre tous les trois en photo mais le type préfère nous mettre dans les bras de ses amis pour une photo souvenir. 

Deux heures plus tard je gesticule et tente de ne pas écraser les pieds de ma partenaire au son du Grupo Melhao, un orchestre de salsa au gros son efficace genre implacable machine à danser où les 5 chanteurs roulent du bassin comme les Temptations en leur temps.
Suivront San Salsavador un bon groupe local puis Tony Vega un vétéran de la salsa chef de file du son romantico de Miami. Nos amis salvadoriens chantent les paroles avec entrain entre deux gorgées de bière. Je m'enfile des frozen margaritas à 1$ pièce. Tout le monde est ivre mort mais l'ambiance est bon enfant. Parfois les gens m'attrapent pour prendre une photo avec eux, il faut dire que les touristes sont rares.
Nous perdons notre trio de danseurs locaux au profit de Steven et sa bande de potes qui semblent sortis d'une publicité pour un gel de cheveux. Dedans il y Balthazar un blond frisé dont la famille juive espagnol a du immigrer au début du XXème siècle.
Le lendemain après quatre heures de sommeil bancals notre bande se dirige vers l'attraction du jour, un rodéo qui a lieu sur les hauteurs du village.

Des familles assises sur des gradins faits de simples planches de bois regardent une petite arène où un chanteur à la voix féminine déguisé en cow boy mime l'acte sexuel dans une parodie toute droite sortie de la Cage aux Folles. Autour des barres de protection se pressent quelques centaines de personnes debout, dont nous, au travers desquels louvoient des vendeurs ambulant portant d'un unique bras tendu un cageot garni de bières fraîches.
Le spectacle est d'ailleurs sponsorisé par la marque de bière locale, ce que nous rappelle inlassablement le commentateur qui fait rouler les R et dont le micro est plein de réverbération. Sur l'unique scène une brochette de Miss à peine sortie de l'adolescence regarde le spectacle d'un oeil morne et parfois salue d'un rapide mouvement de main un fan noyé dans la masse bruyante du public.
Une heure plus tard nous assistons au deuxième rodéo avec certains participants qui ont pris l'option armure en mousse et casque de football américain. Une panoplie qu'aurait du adopter un toréador téméraire qui s'est bel et bien fait envoyer valdinguer dans les airs de quelques loopings. Le public avait les boules quand le type s'est fait embarquer sur une civière mais le commentateur nous a envoyé une grosse chanteuse de ranchera très engagée qui a harangué les femmes en disant : Mesdames, vos maris c'est comme les voitures il faut en changer tous les 5 ans !

Wednesday, January 12, 2011

Arrivée à JUAYUA, El Salvador


Je suis entrain de déjeuner d'une grande assiette garnie de noodles aux crevettes, et de radis gros comme des clémentines dans un boui-boui aux tables plastifiées. La clientèle est composée de milice avec fusil à pompe, de routiers moustachus et d'une grand-mère maigrelette qui vient de se faire offrir à déjeuner par une bande de gaillards joviales. Prends ce que tu veux mamie c'est moi qui régale ! Et la voilà qui trottine avec une montagne de nourriture et une bouteille de soda à l'orange à la couleur louche.

La frontière entre le Guatemala et le Salvador n'est qu'à quelques mètres. Dehors il doit faire un bon 35C°. Où puis-je trouver un bus pour Sonsonate ? demandais je à la patronne en fouillant mes poches pour sortir les 2$ nécessaires à payer mon gargantuesque repas. Si tu veux je peux te rapprocher car je vais dans ce coin là me dit le patron qui vient d'apparaitre dans l'encoignure de la porte.
Un quart d'heure plus tard le type s'arrête en face d'un supermarché. Attends moi là j'en ai pour quelques minutes me dit il en extirpant un gros flingue de son pantalon qu'il planque sous le tapis de son siège. Une obligation pour tous les gars qui gèrent des commerces et donc du cash, en Amérique Centrale. 

Mon pote Seth l'américain (qui ressemble à mon ami Lolo B.) m'avait proposé de le rejoindre dans le village de Juayua, joli bourgade colorée entourée de plantation de café et de grosses fincas où se balladent d'authentiques cow-boys. Chaque fin de semaine il y a une fête gastronomique et aujourd'hui c'est aussi le jour du Christ Noir, une célébration qui mélange cultures maya et chrétienne. Autant dire que trottine une marée humaine et je me casse le nez à chaque hôtel, tous plein à craquer. 
Je suis prêt à jeter l'éponge quand je vois proche d'un cyber café le mot Hôtel peint sur un mur sans pour autant qu'il y ait de portes ni d'entrée officielle. Dans la boutique internet il y a des gamins qui jouent sur des vieux PCs miteux posés dans des sortes de boite-cabine en bois avec des numéros peints à l'arrache dessus. La patronne est en train de se laver les cheveux me prévient un trio de mouflet qui ne me quitte pas des yeux. Une dame qui impose un bon 90kg mais avec une tête à la Cindy Crawford (mouche proche de la lèvre incluse) sort de la cour avec une serviette sur les cheveux. Oui il y a une chambre je vais vous montrer, me confirme t'elle de son sourire magnifique.

En rentrant dans l'hôtel il y a un grand salon, puis une spacieuse cuisine et enfin deux grandes chambres. Moyennant 7$ je choisis la plus petite, celle qui contient deux lits double. Je fouille un peu dans la cuisine, il y a même de la bière dans le frigo. Il déchire cet hôtel !

Helllllo ! me lance deux heures plus tard une voix inconnue derrière ma porte alors que je suis entrain de mijoter en mode lecture-sieste sur mon lit. J'ouvre la porte pour me retrouver face à une fashion victim habillée de baskets tricolores, d'une épaisse montre de plastique design et de larges lunettes de soleil aux verres miroirs orangés. Riiiight mate, me name iz Steven maaate ! me lance le gars de 30 piges avec un accent australien à couper au couteau. Au sortir de ma léthargie je comprends que oui bien sur je suis chez Steven 100% salvadorien 100% perché 100% sympa et non dans un hôtel véritable. La bonne humeur de mon amphitryon me console de ne pas pouvoir aller faire du yoga en slip dans le salon ni de pouvoir dépouiller les bières dans la cuisine. Les bons voyages ce sont des bonnes rencontres et pour le Salvador ça s'annonce plutôt bien.

Saturday, January 8, 2011

Monterico, GUATEMALA


A quelques deux heures et demi de voiture de Guatemala City, Monterrico est traditionnellement devenu au fil des ans le spot balnéaire des classes moyennes et hautes. Par défaut, c'est aussi un des uniques village développé pour le tourisme sur la côte Pacifique, peuplé surtout de villages de pêcheurs et de quelques ports crasseux.
Tout y est ici plus cher, les hôtels du bord de mer coutent 30€ la nuit mais tu peux regarder HBO en slip avec de l'air conditionné sur les cuisses. Je trouve une arrière cour poussiéreuse où la tenancière a la réputation d'être cordon bleu doublée d'une générosité de portions sans pareil. Je garde mon fric pour Juan Carlos le pêcheur avec qui j'ai parlé et qui va m'emmener faire un tour dans la mangrove.
L'éco tourisme bat son plein à Monterrico. Les locaux de la Tortugaria t'attrapent par le bras pour te proposer de "libérer" un bébé tortue moyennant 10quetzal (1$). Il y aussi derrière le village une immense série de canaux que l'on visite en grosse barcasse pleine de chapeaux mous et de touristes caméra en main. En milieu de semaine, c'est plutôt calme. Par contre derrière chaque barraque, sur toutes les routes, dans les feuilles des arbres, des détritus, des poubelles éventrées, du plastique encore et encore. J'ai une pensée pour The Great North Garbage.
Ce matin Luis un des fistons de la patronne lit Nuestra Diaro, la feuille de chou à sensation où en plus d'une pudique pin up et d'articles sur le football, la majorité des photographies sont des scènes d'assassinat ambiance Ketchup & Extorsion. Le ministère du Tourisme doit kiffer sa race.

Cette nuit j'ai du tuer 153 moustiques au bas mot et il y a encore des gamins en liberté a 5h du matin pour faire exploser des pétards mammouth. Les 90% d'humidité au minimum vous collent une ambiance de hamam où on attend les danseuses et les plateaux de Medjoun fondantes. La pomme de douche m'arrive à hauteur de poitrine, qu'est' ce que ça doit être au Pérou ?
Il y a de très grosses vagues, un poil trop de courant pour nager tranquillement. Les backpackers tatoués se mélangent à la jeunesse dorée dans des parties de beach volleys sur sable noir. Deux filles font mollement du yoga devant le coucher de soleil, j'ai envie de leur crier Et la rétroversion du bassin alors ? De loin elles ressemblent un peu à des autruches.

Friday, January 7, 2011

Du lac Altitlan à Monterico, GUATEMALA, côte Pacifique


Le coup du Cd qui saute ! Je l'avais déjà eu au Bélize avec mon voisin grand amateur de reggae qui généreusement avoînait les environs le volume de sa chaîne à fond les ballons. Et puis le type décide de sortir acheter une bricole et laisse son ambiance massive en l'état. 3 minutes plus tard manque de bol le Cd bloque entre le début d'un couplet et un ersatz de batterie, la boucle sonore n'est pas sans rappeler les plus belles heures de l'industrie métallurgique.

Rebelote ce matin dans le bus qui me descend vers le Pacifique. C'est un de ces gros bus dorés multicolores où le fanion du FC Barcelone côtoie un Jesus Cristo te amo. La semaine dernière on m'a raconté l'histoire toute fraîche de touristes s'étant fait pickpocketer par des magiciens qui avaient réussi à couper la toile des sacs a dos et aussi dérober de l'argent dans une ceinture spéciale pour planquer son fric. 
Le chauffeur bien que ventru doit écarter les bras pour saisir le volant. Deux mormons encore boutonneux (ça semble faire partie de la panoplie) s'assied derrière moi. Avec leur cravate et leur pantalon noir, j'ai envie de leur lâcher dans un grand rire comme mon oncle Pierre : Alors tu baises ?

Le copilote dont le boulot consiste a tirer sur une chaîne toutes les 45 secondes qui déclenche une corne de brune ambiance St Nazaire se penche maintenant pour trifouiller la radio. J'avais pas bien compris pourquoi personne ne s'asseyait dans la partie arrière du bus.

Je me retourne effaré lorsque le romantic rock chrétien (Jesus II le retour) explose des deux enceintes genre grosse Bose trapézoïdale encastrées dans la grille a bagage. Les fils électriques pendouillent comme ceux des douches de mon précédent hôtel. Alors que je m'endors peu à peu, le CD au milieu d'un coeur de refrain se bloque à son tour dans une boucle assommante. Le chauffeur n'y portera aucune attention continuant à bavasser avec son copilote aka Big Klaxon.
pics by Seth Gordon
La plus pure des musiques que l'on peut entendre au Guatemala provient des jeunes filles modelant la pâte des tortillas. Des clappements de main souvent en trio où il s'agit d'aplatir la pâte avant de la faire cuire, une merveille de simplicité qu'on espérerait enrichi d'un chant limpide. Le sourire des gamines est un sympathique accueil alors que je descends de mon quatrième mini-bus de la journée pour arriver à Monterrico sur l'Ocean Pacifique.

Thursday, January 6, 2011

SAN PEDRO, Lac Altitlan Guatemala - Chichicastillo & Co


Ce matin je suis réveillé à 5h par le patron de mon hôtel qui trouvait sympa de ranger les chaises en plastique, jeter les cadavres de bouteilles laissés par les chevelus en kaki, et surtout nettoyer à grand coup de jet d'eau, et cela au dessus de ma chambre. T'es malade mec !  C'est un maya qui la joue encore John Wayne avec son chapeau large au bord retourné et au porte feuille dodu. Enfin vieux t'as plein de pognon pourquoi tu embauches pas un mec pour faire le ménage ? Mais plutôt vers 9h hein !?
Vers 8h je rejoins mes potes italiens pour tenter de trouver un billet de bus pour les suivre au marché de Chichicastillo, une des attractions catégorie shopping et commerce équitable (ceci étant rien ne dit que ce sont pas des gamines de 6 ans qui cousent des zolis gants thermique pour que tante Mathilde puisse sortir son rôti du four).

La chance est avec moi, enfin disons suffisamment pour que j'ai l'autorisation de grimper dans le bus déjà plein, moins quand il s'agit du confort puisque non content d'avoir mon derrière posé sur une arrête métallique de 9cm de large je fais face aux passagers donc dans le sens inverse de la marche. Et ça monte drue pour sortir de la cuvette du volcan ! Le colimaçon à l'envers c'est pas terrible après le petit déjeuner…
En passant presque 4h au marché je n'ai évidemment rien acheté puisque le voyageur avisé ne peut s'autoriser quelconque alourdissement. Par contre j'aurai pu la jouer classieux à l'image de ce couple d'américains (tellement sympa tellement américain elle blonde et rieuse lui en mâchoire et casquette avec t-shirt sous son polo) qui vont faire envoyer leur deux grosses sacs de matos par la poste. Faut dire que catégorie petite bricole sympa (comme dirait ma mère) qui font les cadeaux de Noel faciles tu peux facilement te faire un stock pour quelques années : couvert à salade, poupée de tissu, chemise colorée, sac itou, masque de déité, colliers et autres boucles d'oreille… Mais tout le monde vend plus ou moins la même chose, donc cela n'a pas la fantaisie d'un marché au puce où tout est à découvrir.
Vers 16h, retour en ville après 2h en colimaçon à l'avant du mini-bus, cette fois en me tapant la tête sur la vitre tombant de sommeil et donc d'équilibre. J'explore la bouche pâteuse et le cou déglingué quelques chemins en quête d'un nouvel hôtel, je tombe sur un marrant qui cligne de l'oeil et qui a l'air encore plus hyper-actif que moi. Il baragouine deux mots de français et me propose une piaule d'enfer avec eau chaude et vue sur le lac.
Je n'étais pas censé rester trop longtemps dans ce bled mais l'endroit est inspirant malgré ces quelques paumés errant. Un des jeunes américains m'a raconté que la première qu'il était venu il était resté 7 semaines… 

Wednesday, January 5, 2011

Hangover à SAN PEDRO, Lac Altitlan, Guatemala


Avec plus de13000 habitants, San Pedro n'est plus vraiment un village même si collé à flanc de montagne les rues ont plus l'allure de passage dans lesquels les tutucs se faufilent en klaxonnant.
Le bas du village est organisé pour recevoir les nombreux touristes, comme à Caye Caulker ou à Antigua, restaurants, guest houses, agences de voyage, loueurs de kayak, tout est là pour stimuler votre imagination sinon votre portefeuille puisque c'est le genre d'endroit où il faut repousser les gamins qui vous tendent des bracelets en tissu au dessus de votre hamburguesa (merci adieu les frivoles). L'un d'eux se plait aux jeux des imitations, nous lui crions Vas y fais le mec bourré !

Evidemment en se baladant je croise notre trio d'américains de la veille qui ne tient plus en place, curieux de tout et pas avare de sourire. Je suis à deux doigts de leur demander si il leur en reste. Il y a une tradition psychédélique qui remonterait certainement à Adouls Huxley qui y a séjourné. Certains bars ont des nattes et des coussins ambiances thé à la menthe à Woodstock, d'autres guest houses ont leur propre recette de cookies et font un joli feu de bois dans la cour. Leurs clients ont la réputation de passer leur journée trépidante à boire de la bière dans un hamac en surfant sur Facebook.

La moitié des jeunes ont pris de l'acide hier, me souffle aujourd'hui lendemain du réveillon un maya borgne à l'oeil blanc, comme une boule de billard, qui joue de la flute mais pas que. Il y a en effet en face de l'épicerie proche de mon hôtel une troupe typique de pantins dont certains sont torses nus dans la fraicheur du matin et d'autres avec des bonnets de laine pointus. Ils gigotent en face de l'unique enceinte que le proprio fait cracher depuis la veille au son de vieux tubes de dance music mélés de cumbia moderna, des trucs qui tapent pas toujours en finesse. 
En attendant mon plat dans le restaurant qu'occupe notre bande de fêtards affamés de protéines, je discute avec un français dont le chien a une tête phénoménal de psychologue ou de sage indien. Mais alors si tu ne travailles pas ici, comment occupes tu tes journées ? quels sont tes hobbies ? demandais-je à cette caricature de Clint Eastwood dessiné par Cabu. Bah rien, je me ballade dans la rue, et je profite doucement, me répond l'animal derrière ses lunettes ronde de hippie authentique.

C'est vrai, bien que les prix soient à San Pedro le double que dans le reste du pays, on mange à sa faim pour 20quetzals soient 2euros!
Je ne sais que penser de ce clochard céleste comme l'aurait baptisé Jack Kerouac. Le gars a t'il un tel niveau de sagesse tel que son immobilisme dans l'instant le nourrisse suffisamment ? ou bien admet il que la vérité passe par la transparence des phénomènes ? ou bien c'est un looser fini ? Mais j'ai décidé de ne plus juger, plutôt comprendre… mais là quand même le gars pose la barre un peu haut!

Juditha l'italienne a commandé des tagliatelles au pesto, enfin elle a commandé le poulet au pesto en stipulant qu'elle voulait pas de poulet mais que les pates avec du pesto. Ok à dit le gars. Maintenant le cuisinier tend avec le sourire une assiette de pâte nue et toute jaune. Mais ou est le pesto ? demande Juditha. Mais mais, bégaie l'employé, je vais l'apporter tout de suite, lache t'il en même temps qu'un gros postillon qui sort de sa bouche pour s'écraser en haut des tagliatelles qui fument de moins en moins. Ah bah le voilà ton pesto ! lache Emmanuel provoquant dans l'ambiance 2 Neurones d'un lendemain de fête, un hystérique fou rire général.

Tuesday, January 4, 2011

SAN PEDRO, Lac Altitlan, Guatemala


Réveil aux aurores, peu de sommeil pour moi qui ai du mal à dormir depuis que j'ai commandé mon billet pour le Brésil - dans une dizaine de jours - avec le commencement d'un tournage de documentaire et forcément les premières angoisses de boulot qui pointe. En attendant je file avec Javier et Marcos vers le Pacifique pour rejoindre le Salvador. Eux vont au lac Izabal, c'était aussi mon idée pour le réveillon et puis c'est là aussi où vont les américains d'hier. Le bled de San Pedro revient aux oreilles, c'est là où tout le monde a l'air de converger.

Dans le bus qui doit nous amener au lac Atitlan je chambre un couple d'italiens qui cherchait affolé un café digne de ce nom (sachant que le café guatémaltèque a la couleur d'un thé… très léger, alors pour un expresso tu peux repasser). Ils sont marrant ils ne cessent de commencer leur phrase en espagnol pour dérailler, enthousiasme latin aidant, en italien en bougeant les mains de tous les cotés.
Deux guatémaltèques, deux italiens, un français, voici un club des cinq bruyant et cahotant sur le chemin de Panajachel un des 12 bourgs qui peuplent les bords du lac Alitlan. Ici en territoire maya tout le monde est habillé de couleurs vives. Les hommes ont des chapeaux de cow boy en paille et des vestes noires à rayures roses ou bleu électrique. Les femmes rondelettes poussent l'art du patchwork en tonalité vermillon et les plus précieuses ont cousu leur étoffe de pierres rares qui brillent sous le soleil de 11h.

Face à nous l'imposant volcan Altitlan emerge d'un lac miroir, la puissance du spectacle rassure dès la première seconde. L'étranger comprend qu'il s'imprègne là un peu de cette formidable énergie qui a créé il y a des millions d'année l'impressionnant cratère de 10 km de large. Pas étonnant qu'il ait inspiré Malcom Lowry pour son roman culte.
A San Pedro, j'ai la surprise de retrouver beaucoup de têtes connues. La magie Lonely Planet ou l'international des Backpackers en quête de l'ultime chill out, toujours est il qu'il y a là Tyler, Mason et Helena qui résidaient aussi au Bélize dans la même cabanas que moi. La même que je partageais avec Markos l'allemand et ses deux copines, celles qui sont potes avec Marcos l'autre, le guatémaltèque que j'ai rencontré hier dans le bus…. Vous me suivez ? 

Monday, January 3, 2011

ANTIGUA, GUATEMALA


Ahaha ça c'était le soir de Noël à Livingston, j'étais dans un bar tenu par un travesti qui avait une dégaine de culturiste mais aussi du maquillage sur les yeux. 
Dans mon espagnol bancal, je commentais pour Javier et Marcos deux jeunes guatémaltèques sympas les photos qui défilaient sur mon laptop.

Nous étions les uniques passagers du bus qui nous conduisait à Antigua, la célèbre cité colonial proche de Guatemala City. Soudain Marcos pointe du doigt une des deux allemandes, amie de l'autre Markos, l'allemand bouillant que j'avais rencontré au Bélize puis retrouvé par hasard à Livingston. Je connais cette fille, dit l'étudiant en pointant le joli visage de la blonde, c'est une amie avec qui j'ai fait plein de fois la fête. Elle s'appelle Saskia. 
Alors oui en effet cette gazelle a belle et bien travaillé à Antigua pendant 4 mois mais la probabilité pour que je rencontre un local qui la connaisse et qui en plus habite a GCity me semblait aussi proche que celle de recevoir un texto de Julia Roberts m'invitant à pêcher la truite dans son ranch du Montana. Forcément cette coïncidence allait sceller notre camaraderie. 

Trois heures plus tard dans le patio d'un des rares hôtels qui avaient encore quelques chambres de libre, fêtes de fin d 'année oblige, nous sirotons du jus de poire mélangé à du mauvais whisky: un cadeau de nos voisins de chambrée, un trio d'américains déjà bien échauffé dont les yeux pétillent allègrement. Ils naviguent dans la catégorie spiritualité et éveil de soi option école du cirque psychédélique.
Javier a le droit à son premier cours de jonglage alors que Dimitri un des deux garçons se relaxe dans des positions improbables de yoga. Je tente de parler avec Sasha la belle brune aux yeux verts mais son mignon regard est obstrué par un amas vaporeux qui virevolte quelque part entre Kathmandu et Amsterdam, elle porte aussi des grosses chaussures de marche avec un short bien trop large qui démolissent son sex appeal.