La première attraction du coin, la célèbre Finca Paraiso, est une chute d'eau chaude située au coeur d'une forêt où coule une rivière cristalline, dont on admire la photo en médaillon de n'importe quelle carte ou dépliant touristique. Aussi popularité oblige il vaut mieux y arriver tôt. Je déroge à cette règle en déboulant vers 10h30 (ici la vie commence à 6h), mais heureusement seul deux familles pataugent habillés d'épais gilet de sauvetage.
Magnifique piscine naturelle où les rochers offrent de fabuleux plongeoir je retrouve mon élément quasi naturel et joue à l'otarie alors que le reste de la troupe assis sous les trombes d'eau brulantes me regardent l'oeil amusé. Dans l'écume une multitude de petits poissons n'hésitent pas à vous mordre l'épiderme. Ça doit faire bizarre si on se baigne tout nu…
Après une heure voilà un chapelet de familles qui débarquent glacière à la main et Crocs fluorescentes au pied, derrière eux il y a même un couple de japonais. Il est temps de fuir !
Sitôt habillé je remonte le chemin mais les allers et retours continus entre bouillant et glacial m'ont flingué. J'ai peine à avancer tellement mon énergie est nulle. La grosse détente me pèse et je n'aspire qu'à me poser sur mon lit. Pourtant m'attend El Boqueron, la deuxième attraction, un long canyon au coeur de la jungle-forêt que l'on visite en canoë ou à la nage si on a pas peur de se faire voler ses affaires.
J'arrive par miracle a courir après un mini-bus qui me prend à la volée et qui me fera payer le double du prix normal malgré mes protestations. Première arnaque du jour.
Sur le site du Boqueron, à nouveau des gamins me voient arriver de loin et me proposent un tour en barque. J'accepte et grimpe dans une pirogue avec un local qui comme tous les plus démunis arborent avec fierté quelques dents ornés d'étoiles et autres apparats en or (exactement comme les rappers américains). Son fiston se plante devant la pirogue et passera son temps a bouffer du chewing-gum en tirant dessus vulgairement alors qu'autour ce n'est que majesté et recueillement. La rivière coule au milieu de falaises de 50m de haut d'où descendent d'épaisses lianes.
Après dix minutes, nous arrivons à une petite île de galets et le type me fait comprendre que c'est la fin du voyage. Mais je croyais que ça durait 25mn ? Non on peut pas aller après… Pourtant on doit pouvoir descendre et pousser la pirogue ? Non, non… Bon ok. Je sens l'arnaque, sur le court chemin du retour le gamin me regarde de traviole tout en faisant un boucan d'enfer avec la chaine du cadenas. J'ai envie de lui envoyer une grosse tarte.
Retour à El Estor où je raconte l'histoire à Oscar qui s'esclaffe avec son rire puissant. Est ce que tu as vu ça ? me demande t'il en me tendant un catalogue Shell où sont compilés les beautés de la région. En pleine page, une photo technicolor où deux géologues naviguent dans une incroyable caverne. Bah non, admettais-je. Alors tu t'es fait carotter !
Làs je retourne dans ma chambre d'hôtel pour regarder Deep Blue, un documentaire alarmant de la BBC sur l'état de nos océans. Le soir après une sieste de 1h30 pour me consoler j'irai m'offrir un cheviche. Mais manque de bol au Guatemala il le prépare avec du jus de tomate, voire du ketchup, et c'est dégueulasse...






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